S'initier à la pratique philosophique dès l'école maternelle et primaire

 

L'objectif de pratiquer la philosophie avec les enfants est soutenu par l'UNESCO. Elle est pleinement en phase avec la Stratégie intersectorielle de L'Unesco, concernant la philosophie, adoptée par le Conseil exécutif de l'organisation en 2005.

Historique:

La pratique de la philosophie avec les enfants a été initiée par le philosophe et professeur américain Matthew Lipman, dès la fin des années 1960. En collaboration avec Ann-Margaret Sharp, il a fabriqué un matériel pédagogique, constitué de romans philosophiques adaptés à chaque niveau scolaire, depuis la grande section de maternelles, jusqu'au lycée, ainsi que de manuels d'accompagnement présentant pour chaque chapitre des suggestions de débats et d'exercices.
Cette pratique a été diffusée et enrichie progressivement à travers le monde, actuellement dans une soixantaine de pays, et pour les pays francophones, par l'intermédiaire des Universités québécoises de Laval (Québec) et de Montréal.

Depuis lors, en France, plusieurs courants ont développé des pratiques de philosophie avec les enfants, variant dans la méthode, mais fondés sur les mêmes principes et présupposés. De nombreux ouvrages existent aujourd'hui en français, qui peuvent servir de base à cette pratique philosophique.

Objectifs et méthodes de la pratique de la philosophie avec les enfants :

Elle se fixe 5 objectifs développés graduellement au niveau des écoles maternelles et primaires ; elle utilise des méthodes à la fois ouvertes et rigoureuses fondées sur l'apprentissage du dialogue et du respect :

* Apprendre à penser par soi même et avec les autres par l'organisation d'ateliers fondés sur le questionnement, la recherche d'arguments et de leur bien fondé

*Améliorer la maîtrise de la langue en donnant toute son importance à l'oral, en favorisant l'élargissement du champ lexical, l'appropriation de riches niveaux de langues

* Eduquer à la citoyenneté : apprendre le " bien vivre ensemble ", par l'apprentissage du dialogue, de l'écoute du point de vue de l'autre, du respect et de l'empathie

* Prévenir ou remédier à l'expression de formes d'incivilité et même de " violence ", par l'acquisition de la capacité à mettre des mots sur les sentiments et les situations relationnelles ; l'expérimentation de formes de communication ouvertes et variées ;

* Aider au développement de la personne de l'enfant en lui-même et en relation avec les autres par le développement de la confiance et de la juste estime de soi-même.

Déroulement: lire, agir, éprouver, réfléchir, créer : les facettes plurielles et complémentaires de l'activité philosophique à l'école

il s'agit ici d'un cheminement type, adapté et différencié en fonction de l'âge et des caractéristiques spécifiques des enfants. Les séances se font avec le groupe entier ou en demi groupe, à raison d'une séance hebdomadaire, de vingt minutes à une heure, selon les niveaux. Les enfants sont assis en rond de manière à pouvoir communiquer directement entre eux.

* Lire : un ouvrage sert de support aux séances : selon l'âge des enfants, il peut être une bande dessinée, un conte, un mythe, un roman à visée philosophique. On privilégie ceux qui comportent des dialogues et se prêtent à des interrogations sur l'existence. Le passage est lu par les enfants s'ils savent lire ; sinon c'est l'enseignante ou l'animatrice qui lit.

* Le sens en action : on demande ensuite aux enfants de mimer la scène, particulièrement chez les maternelles et les premières classes du primaire. La mise en scène de la situation crée un vécu commun, elle donne à l'histoire une dimension vivante et elle favorise le développement de l'empathie. Cette base sert de terreau vivant et riche pour la démarche réflexive qui se met en place à sa suite.

*Questionner et se questionner : on demande aux enfants de poser des questions. Questionner est à la source de tout processus de pensée car il ouvre sur une recherche active de sens. Les questions servent de sujet au dialogue.

* Dialoguer : le dialogue est organisé avec l'objectif de permettre une expression à la fois ouverte et structurée : il implique le respect de règles strictes servant de cadre : demander la parole ; écouter le point de vue des autres. Selon l'âge, on donne des responsabilités aux enfants : distribuer la parole, pointer ceux qui parlent, observer des compétences.

* Construire et structurer sa pensée : la pratique philosophique vise au développement de compétences et d'habiletés logiques permettant une véritable argumentation comme : donner des exemples appropriés et des contre-exemples ; comparer ; généraliser ; classifier ; définir ; distinguer ; faire des nuances.
Il s'agit toujours d'apprendre à donner des raisons, des arguments, des justifications : de s'ouvrir ainsi à d'autres points de vue ; et d'accepter l'enrichissement du dialogue et de la coopération avec les autres.

* Mettre en place une communauté de recherche : permettre aux enfants d'apprendre progressivement à coopérer et s'entraider.

 

Aboutissement


Le rapport de recherche effectué par des chercheurs de l'Université de Montréal (Québec), au cours des années 2008-2009 auprès de 300 enfants d'école primaire, issus de milieux socio- culturels différents, et comportant la comparaison avec des classes-témoin, a établi que l'entrainement régulier sur une période assez longue : (2 années scolaires) aboutissait aux conclusions suivantes :

- accroitre l'aptitude des enfants à faire des raisonnements abstraits et des raisonnements valides
- accroître leur vigilance épistémologique, en les rendant plus critiques, plus nuancés, moins dogmatiques dans leurs jugements
- accroitre de manière significative la moralité par le développement de l'empathie, par une meilleure compréhension du rôle des règles et par une perception élargie des problèmes de l'existence
- accroître l'estime de soi, la confiance dans ses propres capacités, par la prise de conscience d'être un Sujet en lien avec d'autres.

Applications

L'atelier philosophique vu par des enfants au terme d'une session :

Question : qu'est ce que la philosophie pour toi et que t'a-t-elle apporté ?

CP: -on dit des choses et on a des idées
-on parle ensemble

CE2
- J'ai plus d'imagination
- La philosophie m'a apporté de mieux communiquer entre nous
- Ça nous a appris petit à petit à mieux parler
- C'est une petite passion, un art, un peu comme le foot, j'aime beaucoup
- C'est des étapes pour mieux réussir à l'école
-c'est une espèce de réunion où on parle de sujets tous intéressants
-on dit chacun ses opinions
-c'est un moment où on partage des idées, où toute la classe est ensemble et tout le monde participe

CM1
-un atelier philo, c'est pour apprendre les conséquences, toutes les conséquences de la vie
-c'est un débat où on essaie de savoir ce que les autres pensent
-c'est fait pour parler ensemble et être calme
-j'ai bien aimé cette activité car on peut dire si c'est bien ou pas ce qu'on fait

CM2
-vous cherchez à nous faire comprendre ce qui est le plus juste et à savoir l'avis des autres
-le respect des uns et des autres, l'écoute
-ce qu'il faut faire et pas faire
-je pense que c'est pour vivre ensemble
-vous cherchez à nous faire découvrir la vie ;
-nous cherchons à expérimenter la vie
-nous faire découvrir que même si on lit le même livre, on ne perçoit pas la même chose
- nous avoir fait réfléchir sur la justice, la honte et la liberté, la sécurité
- c'est avoir de l'espace pour penser, imaginer, essayer, partager
-la joie de la connaissance.
-j'ai appris que nous sommes libres même s'il y a des règles ; nous ne sommes pas libres quand nous sommes sous l'emprise de quelque chose ou de quelqu'un.

Présentation de deux séquences scolaires: restitution du questionnement de la paroles des enfants et analyse des réponses.
Objectif : faire comprendre la démarche interrogative ; mettre en évidence les processus réflexifs utilisés par les enfants

Premier exemple

 

Classe de CE 2- CM1
Séance co-animée par l'animatrice Jocelyne Decompoix et l'enseignante Nathalie Ade-Drouot
C'est la 5° séance de philosophie - Ouvrage de base : Kio et Augustine de Matthew Lipman


Kio le petit garçon, demande à son grand père, fermier, s'il fait tuer ses poulets et s'il y enverrait aussi le chat appelé Roger. Le grand père répond que non car c'est un membre de la famille.

Questions des enfants :

1) pourquoi Roger est-il un membre de la famille ?
2) Pourquoi Kio demande à son gd père si on pourrait manger Roger ?
3) Pourquoi le Chat s'appelle-t-il Roger ?

Sujet Choisi : pourquoi le chat Roger est-il considéré comme un membre de la famille ?

L'initiale " J " désigne la formatrice et " N " l'enseignante

 

 ANIMATRICES

ELEVES

 ANALYSE
On précise la règle du jeu : on part d'une question précise tirée du texte, mais on ira vers un questionnement plus général car c'est un débat philosophique

 

 

- Je crois que Roger le chat es un membre de la famille car il est avec eux depuis longtemps
- C'est " comme si c'était ", car les chats on ne les mange pas, et les poulets, on les mange
- Ils l'ont adopté, acheté et on lui a donné un nom
- Je dirai plutôt qu'il est les 2, mais il n'est pas obligé d'y être. Le grand père dit qu'il est un membre de la famille ; mais je ne sais pas pourquoi ?
- Roger est un membre de la famille car il y est depuis longtemps et ne fait presque pas de bêtises
La question a conduit à la recherche de critères d'appartenance à une famille :

 

- La durée de la vie commune

 

- L'adoption ; le nom comme identité

 

- Objections : " comme si " : interdit alimentaire sur les chats

- Possibilité de double appartenance ; et interrogation
- Réaffirmation du critère de la durée + critère de sociabilité
J : Est-ce que quelqu'un voit une objection, cad une idée opposée?
- Je pense que c'est pas un membre de la famille car il a eu des parents chats
- Je ne suis pas d'accord, car le chat fait partie de la famille, car il est adopté même s'il a des parents chats. Quand on adopte qq'un il fait partie de la famille 
- De l'avis de toute la famille, il fait partie de la famille
- Objection : sous entendu : une famille est biologique
- Objection de l'objection: Contestation du critère biologique; préférence du critère l'adoption
- Consensus
J : On a eu plusieurs avis différents pour savoir si le chat fait ou non partie de la famille ; c'est pourquoi on peut maintenant se demander ce qu'est une famille?
- Une famille : c'est un frère, une sœur qui ont le même langage
- C'est des gens : 2 parents qui protègent leur enfant et l'aiment bien
- Qd on fait naître qq'un , on l'adore ; on lui apprend des choses
- C'est un papa et une maman qui sont gentils avec leurs enfants ; ils les aident à faire leurs devoirs
- Une famille ; c'est quand on vit ensemble ; de partager des choses
- Parfois, c'est des autres gens ; on se marie ; c'est des autres gens
- Critère linguistique ; fratrie
- Critère biologique et affectif
- Critère biologique, affectif et éducatif
- Idem
- Communauté de vie
- Argument peu clair
J : Qu'as-tu voulu dire? - C'est une maman qui a eu un garçon et une autre maman qui a eu une fille, ils se marient et sont une famille, c'est pas une fille et un garçon qui se marient dans la même famille - Prohibition de l'inceste
J : Ah, oui, une famille est composée d'un homme et d'une femme, eux-mêmes provenant d'une autre famille différente ; c'est ce que tu as voulu dire?

 

 

- oui
- Je ne suis pas d'accord : le premier homme et la première femme, ils ont eu des enfants, qui ont eu des enfants
- Ca peut être des cousins, des cousines, on peut se marier
- Une famille, c'est un homme et une femme et parfois des enfants
- S'il n'y a pas d'enfant, c'est pas une famille
- Une famille : gd père, gd mère, papa, maman, le petit frère, le bébé avec les animaux

 

 

- Objection : un contre-exemple
- Discussion de l'extension du critère de prohibition
- Définition de la famille : extension réduite : famille= couple ; enfant paramètre éventuel
- Objection : enfant paramètre essentiel de la famille
- Extension maximum de la notion de famille

N : Pouvez vous donner des exemples? Une histoire qu'on connait tous. Une histoire où des papas et mamans de familles différentes vivent ensemble et où les frères ne s'entendent pas toujours très bien?

 

 

 

 

- M. Blaireau et Mme Renard
- C'est pas obligé que dans une famille on s'aime, je suis pas d'accord
- Tu as dit que dans une famille les parents aiment leurs enfants, je suis pas d'accord, pas toujours

 

 

 

 

- Exemple d'une histoire lue en classe; qui conduit à discuter d'autres paramètres
- Objection : critique du critère d'amour
- Idem

N : Tu as voulu dire que dans une famille on n'est pas obligé de s'aimer?

 

- Oui

 

- Reformulation

J: Si dans une famille on ne s'entend plus du tout, on se disputent tout le temps, est-ce que ce n'est plus une famille?
- C'est plus une famille ; ça va une fois ou plusieurs fois, alors on divorce ; mais c'est de nouveau une famille s'ils reviennent ensemble
- J'ai des demi frères, on a vécu ensemble, pour moi c'est pas des demi frères, mais des frères
- Quand on fonde une famille, on dit que souvent c'est les parents qui se bagarrent plus que les enfants, quand ils s'entendent pas entre parents
- Si les parents n'aident pas ; ils n'aiment pas autant
- Des fois, ils n'ont pas le temps
- C'est une autre personne qui m'aide
- Ca peut être un copain
- L'entente comme critère de pérennité ou même d'existence de la famille
- Exemple personnel : le vécu commun fait la famille
- Règle générale : les conflits entre parents
- Relation entre aimer et aider
- Critère contesté ; autre motif
- Contre exemple
- Contre exemple

Commentaire


La discussion s'est faite en deux temps :

Le statut de l'animal de compagnie

Les enfants ont soulevé et contesté le critère biologique comme devant être prépondérant, un enfant a soulevé la possibilité d'une double appartenance : la durée, l'habitude, la sociabilité de l'animal ont été évoqués et admis comme critères possibles. Aucun n'enfant n'a pensé que le critère biologique soit exclusif.

Qu'est-ce qu'une famille?

Le questionnement a été centré sur une recherche de définitions : la plus ou moins grande extension d'une famille (du couple à l'ensemble de la parenté) ; les interdits ; les paramètres affectifs d'amour, de protection, d'accompagnement, et inversement : le désaccord et le désamour.
On remarque que la plupart des aspects envisagés et discutés sont ceux qui font débat aujourd'hui.

 

Second exemple

 

Animation dans une classe de grande section de maternelles Formatrice: Jocelyne Decompoix Travail à partir des Contes d'Audrey-Anne de Marie France Daniel (Université de Montréal) Objectif de ces romans : la pratique philosophique vue comme favorisant "le bien vivre ensemble" et par extension jouant comme pédagogie de la prévention de la violence

* L'objectif " préventif " : que signifie-t-il ?
-Cela signifie que cette pratique philosophique s'adresse au " tout venant ", à des classes d'élèves sans problème particulièrement aigu. Mais, comme nous sommes à une époque où beaucoup d'incivilités se font jour, et dans laquelle les enfants sont confrontés quotidiennement, au moins au niveau des médias et des jeux vidéo, à d'authentiques spectacles de violence, la demande des enseignants est très forte. L'expérimentation philosophique est très positivement perçue à travers ce biais.
Cela présuppose de donner une place importante à l'expression des émotions et des sentiments et d'orienter le questionnement et la réflexion sur ceux-ci.

*En quel sens faut-il entendre " violence ", dans le contexte de la prévention ?
Cela peut concerner des actes d'agression physique (coups, bagarres), mais aussi de manière plus fine, tous les comportements ressentis par ceux qui les subissent comme blessants, humiliants, dévalorisants. On peut donc considérer comme violents ou tendant à la violence, des comportements qui entraînent la soumission, le rejet, l'exclusion. Ils ne sont pas nécessairement vécus comme tels par ceux qui les pratiquent, car ils sont souvent faits par jeu ; mais par contre, ils peuvent être vécus douloureusement par ceux qui les subissent et avoir sur eux un effet déstabilisant et inhibant, les retranchant de la communication.
Ceci interroge sur les limites à trouver dans les comportements, et permet de questionner le changement de perspective " ce qui est agréable pour l'un l'est-il nécessairement pour l'autre ? "

* Que signifie l'estime de soi ? L'approche philosophique donne-t-elle un apport spécifique à cette notion ?
L'estime de soi, c'est la juste appréciation de sa propre personne et de ses aptitudes : dès que l'on réussit quelque chose, qu'on surmonte des difficultés, l'estime de soi augmente et avec elle la confiance, le sentiment de bien être, la fierté.
Dans le cadre philosophique, cette auto-estime est développée et régulée par le débat, par l'action de penser en commun, la mise en perspective des interrogations et de l'argumentation. Cela permet à l'enfant de se percevoir comme un Sujet, c'est-à-dire une personne ayant une identité d'être humain, un sujet pensant, mais dans une co-construction par les échanges avec d'autres personnes dans une situation relationnelle ayant pour objectif la naissance d'une pensée critique.

* Qu'est-ce que l'empathie?
C'est la capacité de partager et de comprendre les états émotionnels et affectifs des autres. Elle suppose que l'on ait conscience que notre état émotionnel est causé par celui de l'autre, sans pour autant qu'on se sente noyé en celui-ci. Elle permet un partage, voire une communion émotionnelle, mais tout en conservant une certaine lucidité ainsi que son propre sentiment d'identité : l'empathie n'est pas fusion, ni perte de soi dans l'émotion de l'autre.
Cette double caractéristique de partage émotionnel et conscient donne une place centrale à l'empathie dans la communauté de recherche philosophique.

Travail sur le conte : Vincent et la bande de grands


Résumé du passage :
Trois enfants se moquent d'un plus petit qui sort de l'école ; ils lui crient en chantant " Vincent, l'éléphant ! " et lui disent que son prénom est stupide. Vincent réplique : " il n'est pas stupide ; c'est le prénom que ma mère m'a donné ". Comme les enfants continuent de rire, il leur dit " vous êtes méchants ! " ; les enfants étonnés s'arrêtent de rire et disent " mais non, on joue "
2 séances ont été faites sur ce conte.

Séance n°2 - Questions des enfants :

Pourquoi dit-il " Vincent, l'éléphant " ; pourquoi se moquent-ils de Vincent ; pourquoi dit-il que c'est un nom stupide ; pourquoi Vincent dit-il qu'ils sont méchants ?

Comme ce travail fait partie d'un cycle de prévention de la violence, les sentiments exprimés sont mis en regard de l'argumentation logique.


Pourquoi disent-ils "Vincent, l'éléphant ? "

- Parce qu'ils se moquent de lui ; comme ils ne l'aiment pas, qu'ils sont plus grands, ils se moquent car c'est pas leur copain
- Vincent n'est pas leur copain ; ils sont plus grands
- Ca finit par " en " : Vincent et Eléphant

 

Manque d'amour

Impuissance
2 arguments:
- Manque d'amitié
- Infériorité due à l'âge
Relation de cause à conséquence
 Mêmes arguments
- Sens pertinent du langage

Pourquoi les enfants se moquent-ils ? 

- Ils trouvent que son prénom est drôle
- Peut être qu'ils sont plus grands ; il est peut -être méchant avec eux, d'autres fois
- C'était un jeu pour eux, mais pas pour Vincent
 
 
 
- Le prénom est en cause
- Infériorité due à l'âge
- Revanche : consé quences supposées d'une action antérieure
- Prise en compte de l'opposition des points de vue

Pourquoi les grands pensent-ils que c'est drôle et Vincent que c'est méchant ?

 - Ça lui plaisait pas
- C'est pas que les coups de poing qui font mal des fois, des mots, ça peut faire mal au cœur
- C'est pas drôle de se moquer
- Y faut pas faire ce qu'on veut pas nous arriver
- Si je me moque des autres, ils vont dire que je suis méchante
- J'étais tombée et je m'étais fait très mal, je pleurais, un enfant riait et c'était moqué de moi ; ça me faisait pas plaisir qu'il se moque de moi
 
 
 
 
 
Souffrance ; impuissance
- Opinion subjective
- Nuances et élargissements de points de vue
- Opinion subjective
- Règle universelle de réciprocité
- Si… donc : déduction à partir d'une hypothèse ; prise en compte des conséquences
 Exemple personnel

Tu as ri du chien ? 

 - Oui

   

Est-ce que c'est méchant de se moquer d'un chien ?

- Oui
- C'est moins grave si on se moque d'un chien car il peut pas le dire à son maître, il parle pas comme nous
- S'il tombe, il peut se faire très mal, même si il ne le dit pas
- Il peut mordre qq'un si on se moque de lui
- Le chien pourrait mordre quand on l'embête
 
 
 
 
- Compréhension de l'absence de réciprocité
- Hiérarchisation homme-animal
Argument :
Le chien victime.
- Objection : la sensibilité du chien :point de vue du chien
- Objection : capacité d'auto-défense de l'animal ; prise en compte des conséquences

Commentaire

- L'attitude est réflexive : recherche d'arguments, de compréhension de la situation ; il y a des échanges entre enfants, et lorsqu'ils ne se répondent pas directement, on constate néanmoins et de progression interne de la réflexion.
- Les enfants sont très attentifs ; ils respectent les règles du débat : lever le doigt, attendre son tour pour parler, écouter les autres.

Le débat révèle :
- Une aptitude à penser aux conséquences pour soi ou pour les autres ;
- Des exemples personnels tout à faits pertinents permettant à la réflexion de progresser
- La capacité d'envisager l'opposition possible des points de vue face à une situation ;
- L'expression de lois générales impliquant la réciprocité : "ne pas faire à autrui ce qu'on ne voudrait pas qu'on nous fasse"
- La capacité de comparer et de hiérarchiser.

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